Dunkerque , poubelle de la France?

Si vous roulez de nuit sur l’ A16 à la hauteur de Dunkerque, vous pourrez voir des milliers de lumières dans la nuit, souvent accompagnées d’odeurs indésirables. Ces lumières et ces odeurs proviennent de la zone industrielle de Dunkerque.
La zone industrielle de Dunkerque en plus des usines normales compte quinze établissements classés Seveso qui sont situés les uns à côté des autres et également à proximité de Dunkerque, chose qui serait impossible et interdite aux États-Unis du fait de leur législation. Une usine de Seveso est une usine qui représente un grand danger pour son environnement, par exemple par accident. Leurs noms?
• Arcelor-Mittal Dunkerque
• Arcelor-Mittal Mardyck
• Aluminium Dunkerque à Loon Plage
• Les appointement pétroliers des Flandre à Gravelines
• Arc International à Blaringhem
• BASF Agro Production à Gravelines.
• Polimeri Europe France à Mardyck.
• Dépôts de pétrole Cotires à Saint-Pol
• Teris à Loon Plage.
• Rubis Terminal Dépôt Unican à Dunkerque.
• Société de la Raffinerie de Dunkerque à Dunkerque.
• SIGIF à Grande-Synthe.
• Total à Loon Plage.
Ce qui est donc impossible et interdit aux Etats-Unis est possible et autorisé à Dunkerque !
Dunkerque a également la chance d’avoir sur son sol l’usine rejetant le plus de dioxyde de carbone (plus de 11,5 tonnes par an) de France. Son nom: Arcelor Mittal Dunkerque.
D’autres chiffres?
• Le niveau de poussières sédimentables atteint un niveau de 1500mg / m² / jour, ce qui est de 50% de plus que le maximum autorisé.
• Le niveau de nickel dans le Dunkerquois est 6 fois plus élevé par rapport au reste du Nord Pas de Calais.
• Le niveau de suspension atteint une moyenne annuelle de 26?g/m3 par an, avec des pointes de 52?g/m3 autour de la ville Mardyck.
Ces niveaux élevés de pollution de l’air ne sont pas sans répercussions sur la santé de la population:
• Dunkerque est la ville de France avec le taux le plus élevé de cancer.
• Le nombre de cas d’asthme, d’allergies et de bronchites est supérieur à la moyenne nationale.
• L’espérance de vie à Dunkerque, est beaucoup plus faible que dans le reste de la France.
o Pour un homme 66,5 ans à Dunkerque, 71,5 ans dans le reste de la France.
o Pour une femme 75,4 ans à Dunkerque, 80,2 ans dans le reste de la France.





Il y a plusieurs solutions pour régler ce problème de pollution de l’air à Dunkerque:
• Une ridicule, celle du Maire: Michel Delebarre, veiller à ce que les habitants de Dunkerque eux-mêmes polluent moins (transport et chauffage) et de laisser les usines continuer à polluer comme si il n’y avait aucun problème. C’est la plus facile mais, cela ne résout rien. Ainsi, le maire n’a qu’a répondre au chantage des industriels et ne doit pas faire sont travail à savoir préparer l’après usines. Il est également vrai qu’avec une ville ayant un taux record de chômage (environ 15 % de la population active), il obtient une excuse facile de continuer à ne rien faire.
• Une naïve, les opposants de l’actuel maire: Yana Pierre et Jacqueline Gabant. D’après ces derniers, la santé de la population peut être combinée avec les activités industrielles actuelles. Cela signifie que des investissements devraient être effectués dans les usines existantes. Mais pourquoi une entreprise investirait’ elle dans une usine qui a prés de 40 ans, dont les marchés disparaissent les uns après les autres (l’industrie automobile disparaît de l’Europe occidentale et le pétrole est de plus en plus raffinés sur le site d’extraction) ? Cela va à l’encontre de toute logique économique. Bien sûr, cela est toujours possible avec l’argent de contribuable, mais ce n’est pas acceptable!
• Une solution courageuse: forcer les usines à respecter les normes et faire fermer celles qui ne les respectent pas. Vous me direz, il ya déjà 15% de chômage, mais ces usines n’ont de toute façon aucun avenir, ils ont pour la plupart prés de 40 ans et arrivent en fin de vie. Dans 15 ans, l’industrie lourde de l’Europe occidentale a disparu. En outre, la présence d’Arcelor Mittal et les autres usines fait en sorte d’une part que les entreprises de service à forte valeur ajoutée restent à l’écart de Dunkerque, d’autre part de la fuite des jeunes cerveaux originaires de Dunkerque. En effet, les entreprises employant ce type de personnel sont à la recherche d’un environnement saint pour leurs employés, environnement qu’elles ne trouveront certainement pas à Dunkerque.
Bien impactée, la fermeture des usines de Dunkerque peut offrir une chance de renouvellement inestimable à la ville. Mais comment?
Il est important de créer un environnement favorable à la création de nouvelles activités. Il est également important que Dunkerque devienne une région de transit entre la France et le nord de l’Europe non seulement pour les camions mais également pour les idées, les entreprises, les méthodes de travail …
• Veiller à ce que la ville de Dunkerque devienne une ville authentique et non une ville de l’ancien bloc de l’est. En retrouvant ses racines flamandes. Comment?
o Utiliser l’architecture flamande moderne dans la construction des bâtiments, des rues et des places.
o Signalisation Bilingue (français / flamand de France) dans la rue, dans les transports et bâtiments publics.
o réelle promotion du vélo comme moyen de transport.
o Mise en place d’un tram-train entre Gravelines et Furnes.
• S’assurer que chaque enfant quittant le système scolaire à Dunkerque soit parfaitement quadrilingue: français, français-flamand, néerlandais et anglais.
• S’assurer que les chaînes publiques flamandes et néerlandaises puissent être receptionnées par antenne, TV cablée et ADSL.
• Veiller à ce que Dunkerque soit accessible depuis l’aéroport de Zaventem, Gand, Anvers, Bruxelles et Londres grâce au prolongement du train IC entre Zaventem et La Panne à Calais Fréthun (Eurostar vers Londres depuis la gare).
• Grâce à l’amélioration de l’environnement, s’assurer que les cerveaux reviennent à Dunkerque afin d’y créer leurs propres entreprises.
• Le démantèlement des installations et la réhabilitation des sols durera un minimum de 5 ans et assurera l’emploi des travailleurs les plus âgés jusqu’à l’âge de la retraite. Qui va payer? Les entreprises bien sûr!
• Interdire toute nouvelle entreprise polluante de s’implanter à Dunkerque.
• Mettre en place un système de cours du soir pour les personnes souhaitant se former à un nouveau métier.
• Communiquer vers l’extérieur avec une identité et des valeurs flamandes et non avec une blague ch’ti.
Ce ne sont qu’une partie d’un catalogue de mesures qu’il faudrait prendre. Mais elles indiquent déjà la direction à prendre. L’Europe de l’ouest s’achemine vers une économie de la connaissance. Penser ce fera en Europe, fabriquer dans une autre partie du monde. La crise actuelle n’a fait qu’accélérer un mouvement qui est depuis des dizaines d’années en route. Dans la globalisation actuelle, seul ce qui est unique et authentique à de la valeur. Dunkerque mérite mieux que ses usines qui tuent la population à petit feux.
L’Alsace et la Bretagne ont depuis longtemps compris l’importance de leur culture comme clef de leur développement économique et mettent tout en place afin de préserver et de promouvoir leur identité. Lors d’un discours à l’Assemblée Nationale, le député UMP Marc le Fur avait dit que ce sont les régions avec les identités le plus fortes qui remportent le plus de succès dans la mondialisation. Il ne faut pas aller très loin pour trouver des exemples : la Bavière, la Flandre belge, la Catalogne, la Lombardie …
Que veut devenir Dunkerque ? Une ville du tiers monde ou une ville moderne du 21iéme siècle .

(Article paru le 14 octobre 2009 sur dendraed.com )